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03 décembre 2018

Des chiens à l'institut Curie

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Les humains n'ont pas finis d'être épatés par nos prouesses, je vous le dis ! 

J'ai rendu visite à trois potes qui suivent une autre filière : KDog. 


25 novembre 2018

Un film d'animation de l'école de chiens-guides du Sud Est

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,


Plusieurs amis ont envoyé un magnifique film d'animation de l'école de chien-guide de Floride à ma Talaria qui fond à chaque fois qu'elle le visionne. 

Alors j'ai décidé de le partager pour vous montrer que ce n'est pas de la tarte, foi de Yuka, d'apprendre à guider un humain. C'est qu'il faut être concentré pour bien contourner les obstacles ou les signaler en s'arrêtant devant pour que notre humain fasse gaffe à ce qui va suivre ! 

Je vous souhaite un bon visionnage ;-)

Au fait il va y avoir des smileys avec un chien-guide tout bientôt, je vais pouvoir en mettre partout ! 






Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

24 novembre 2018

Vive le Yuka Friday !

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Hier, le lendemain du repas de la Thanksgiving 2018, j'ai déclaré solennellement que dorénavant, ce jour-là serait le Yuka Friday. 


Je suis debout, face à vous, on ne voit que ma tête. Dans la gueule, mon posto mobile : ie ma couverture douce qui m'accompagne dans mes voyages avec mon humaine et son chéri. 

Non, ne rêvez pas les labradors, ce n'est pas le jour où tous les Cats and Dogs offriront une gamelle pleine de bonnes choses à tous les chiens et les chats noirs du pays ! Non non non !




13 novembre 2018

Deux anniversaire d'expertise qui tombent presque en même temps !

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

S'il y a des dates qui se fêtent, c'est bien celle-ci : aujourd'hui, il y a 3 ans que notre binôme a réussi l'expertise ! Trois ans que nous sommes parvenus à prouver à l'assurance invalidité que grâce à moi, petite Yukalinette d'amour, mon humaine se déplace en toute sécurité. 

Trois ans que nous avons pu annoncer fièrement à ma marraine que nous irions lui rendre visite pour son anniversaire peu après. Depuis le temps que mes deux humaines bavardes, qui échangent régulièrement des WhatsApp, attendaient de se voir en vrai ! 

Vous vous rappelez de notre visite à Épalinges ? marraine avait alors son 5ème chiot ! 

Je vais vous rafraîchir la mémoire ! 





Il n'y a pas qu'elles qui ont eu du plaisir à faire connaissance. Moi aussi j'ai passé une superbe journée, en m'amusant avec celui que marraine et mamTalaria appellent affectueusement Nephew : c'est-à-dire mon neveu Balou qui avait pris ma place dans mon ancien panier près du feu après Sofia, Tosca mais avant Ambre, Balou, Dasha et... l'arrivée imminente de filleul n°7 !! Et oui, marraine remet ça, elle va bientôt aller chercher E. à la nursery !  

Et nous voilà aujourd'hui, 3 ans plus tard. Mais ce n'est pas tout ! 

Entre temps, un autre protégé de marraine est devenu chien-guide à son tour ! Vous suivez ? Eh oui c'est justement Balou qui guide un détenteur quelque part en Suisse romande. Et vous savez quoi ? Il y a 14 jours, le 30 octobre, le deuxième bout de la laisse de ce binôme était diplômé à son tour ! 

Du coup, tout comme moi, Balou est retourné à Épalinges avec son détenteur qui a fait connaissance avec ma marraine !  

Balou debout dans le salon de marraine, lange tirée très généreusement. Mais ils lui donnent à boire dans cette maison ? 

11 novembre 2018

Le risque des voitures électriques inaudibles pour les personnes déficientes visuelles

Chers lecteurs, 

Récemment, je suis tombée sur un article du 20 minutes «Les voitures électriques devront faire du bruit» qui annonçait une nouvelle fort attendue par la Fédération Suisse des Aveugles et Malvoyants (FSA) : les voitures électriques et hybrides devront faire du bruit dès mi-2019. 

Si le bruit excessif est nuisible, l'absence de bruit, notamment au démarrage d'un véhicule, peut tuer. 

J'ai été réellement très choquée, le mot est faible, pas les réactions outrées de tant de lecteurs qui ne se mettent pas un seul instant à la place de l'autre. 

Ont-ils songé une seule seconde à l'insécurité que peut ressentir une personne qui ne voit rien et qui doit parfois traverser des carrefours très difficiles ? Certains seraient bien inspirés de penser qu'un jour ils pourraient eux-mêmes être heureux qu'une telle loi ait vu le jour... 

Si je devais vous livrer un seul argument, je vous parlerais de ce qui a failli arriver tout récemment à l'une de mes amies, Coralie, jeune déficiente visuelle. Heureusement pour elle, elle est accompagnée, tout comme moi, d'un ange à 4 pattes. Isis, sa chienne-guide berger allemand de 18 mois, lui a évité d'être percutée par une voiture électrique. 


Coralie et Isis, son berger allemand robe noir et feu, à un arrêt de bus. Elles sont côte à côte et se regardent. 


04 novembre 2018

La magnifique choré d'Emma et de Joy, chien de d'assistance pour personne épileptique

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Je vous ai déjà présenté plusieurs potes qui ont des tas de spécialités incroyables. Cette fois, je souhaite vous parler de Joy qui me semble bien être une berger australien tricolore. 

Joy a été formée pour reconnaître des crises épileptiques avant qu'elles ne se produisent et prévenir son humain. Elle a été placée chez Emma, une adolescente de 15 ans. 

Elle ne fait pas «que» ça, c'est-à-dire exercer son on job. Elle est aussi une incroyable danseuse ! La preuve, elle danse avec sa jolie maîtresse. Toutes les deux se sont présentées à «La France a un incroyable Talent». Quelle merveilleuse complicité ! Très beau et touchant, ce duo. J'ai surpris ma Talaria avec les larmes ! Mais bon, si même Eric Antoine du haut de son deux mètres et qqes poussière les a eues... ;-)

Hélène Segara a tout dit : ceux qui abandonnent lâchent leur animal ne savent même pas de quoi ils se privent : de boules d'amour montées sur 4 pattes. Je vous laisse savourer la vidéo ! 








Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

03 septembre 2018

Libérée, délivrée, j'ai congé

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Il n'y a pas que les enseignants qui ont des motifs de se réjouir à la perspective de partir en vacances, au point de vouloir chanter urbi et orbi «libérée des livrets» (cliquer) ! 

Ma Talaria s'est bien bidonnée en visionnant cette parodie.    

Du coup, j'ai pensé que nous aussi, les chiens qui exerçons une profession, avons de bonnes raisons de célébrer nos vacances ! Ni une ni deux, en attendant notre avion en partance de Rome pour aller à Fregene, dans  la perspective de nous rendre à la BauBeach (OuafPlage), j'ai laissé éclater ma joie comme il se doit. 

Me voici donc à l'aéroport, couchée sur le dos, jouant avec mes 4 pattes en l'air, remuant la queue, au bout de la laisse. Je porte ma chabraque de l'école avec le harnais qui a une attache sur le dos dans laquelle la boucle de la ceinture de sécurité fournie par easyJet sera insérée. Bien sûr, les gens au tour se sont mis à se marrer. 



Retour à la BauBeach

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

C'est l'été, je suis moins productive. Normal, je suis occupée à aller la playa avec mon humaine. L'été, c'est bien trop court sous nos latitudes, nous portions un max ! 

Comme nous nous étions super bien plu tous les trois en 2017, aussi bien à l'hôtel «il Miraggio» à Fregene qu'à la spiaggia per i cani liberi (Baubeach), nous avons décidé, lors d'une réunion de famille (sans les minettes... elles auraient voté «non»), de venir deux fois en 2018 : une semaine en juin et une autre en septembre. 

Mes humains sont de bonne composition, ils ont accepté de jouer les cameramen pour moi. Ils ont plein de films et de photos dans leur bobine (enfin leur ordinateur et leur iPhone) qui n'ont pas encore été publié. Je leur ai fait savoir que c'est vraiment abusé. Aussi ma Talaria s'est enfin décidée à raconter, lors du deuxième séjour, nos vacances de juin. Comme vous dire... ce n'est pas une grande rapide (yeux levés vers le ciel). 

Elle s'était pourtant donné la peine de faire le tour de la Baubeach depuis l'entrée, en le commentant un maximum pour que ses amis qui sont guidés par un collègue puissent se faire une idée un peu plus précise de cet endroit magique dont elle leur a déjà parlé à plusieurs reprises. 

Elle n'est pas douée pour s'exprimer en totale impro, elle s'est un peu emmêlé les pinceaux mais elle n'a pas eu envie de recommencer vu que la plage est bien grande. Elle compte sur votre compréhension, 



Je suis dans la mer avec deux copains, un labrador blanc comme maman Shila à droite, un berger belge malinois au milieu, près de moi qui suis à droite. Le malinois et moi nous regardons. Nous sommes tous face caméra. C'est l'éclate ! 

26 juin 2018

Une femelle labrador qui nettoie les océans !


Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Et après on dit que de nous emmener à la plage, c'est pas hygiénique, et que nous salissons les plages... Les humains sont si propres... 

La preuve, voici une de nos amies labrador, elle portent une magique chabraque de la même couleur que la nôtre à la fondation romande, avec, écrit en blanc sur fond bleu, «Ocean !». Ça nous va bien au teint à nous les noiraudes ! 




23 juin 2018

Le clip de sensibilisation de Rétine Active

Chers lecteurs,

Le 5 mai je publiais un article (cliquer) suite aux moqueries dont fut l'objet un jeune homme malvoyant pris en photo dans le métro, alors qu'il était en train de consulter son smartphone et qu'il tenait une canne blanche. Selon les croyances limitées de beaucoup trop de gens, ces deux faits sont incompatibles.  

Trois jours plus tard, Sébastien était la cible de ce même préjugé, dont il témoignait sur son blog
Un incident si habituel (cliquer)
L'association Rétine active a décidé de réagir par un clip à partager sans modération, pour sensibiliser les gens à la malvoyance. 



Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

16 mai 2018

Présentation à la Haute école de travail social ▪ HES-SO Genève. Troisième partie

Je voudrais aussi vous entretenir d’une photo qui a été mise en ligne le 30 avril sur une page Facebook qui se voudrait humoristique «Humour du net» (NB j'avais déjà rédigé un article à ce propos, je raccourcis les explications que j'ai données aux étudiants). 


Tout le monde n’a pas étudié les pathologies visuelles, certes, mais avant de faire passer quelqu’un pour un simulateur, il devrait pouvoir y avoir moyen de se renseigner, non ? Si c’est fait poliment «pardon monsieur, je suis surpris de vous voir lire sur votre smartphone alors que vous avez une canne blanche»… je pense que cet homme lui aurait volontiers expliqué que selon le type de déficience visuelle, si cette dernière touche la vision périphérique, il est possible de lire mais pas du tout de se déplacer en toute sécurité (je crois que vous allez pouvoir en faire l’expérience par vous-même d’ici peu). 

Dès qu’une déficience visuelle est suffisamment sévère pour rendre les déplacements dangereux, la personne a besoin d’une canne blanche longue dite de détection. Ceux qui voient un peu mieux et peuvent encore se déplacer mais pour qui il est nécessaire de rendre les automobilistes attentifs à leur déficience visuelle, il y a des cannes blanches plus courtes, des cannes dites de signalement. Elle permettant également de vérifier une hauteur de trottoir par exemple. Tenue de biais devant la personne, elles permettent également de se protéger des obstacles frontaux. Je vous rends attentif en passant qu’en Suisse, si un déficient visuel indique son intention de traverser en brandissant sa canne blanche, – canne de signalement comprise –, l’automobiliste a l’obligation de s’arrêter et ceci même en dehors des passages piétons. Nous avons toujours la priorité. Inutile donc de remonter les bretelles des DV qui traversent hors passages pour piétons, ceux qui n'ont pas de chien-guide peuvent avoir du mal à les localiser. Merci de vous arrêter, sans piler sur les freins bien sûr au risque de causer une collision en chaîne, mais pensez-y ! Et surtout, faites le pour pour les personnes âgées, souvent c’est elles qui se font ignorer !  

Bien évidemment, nous faire signe n’est pas très productif, je sais que c’est naturel mais peu efficace. Donc après l’avoir fait, si tel est le cas, attendez tranquillement que le déficient visuel comprenne qu’il peut passer. Vous pouvez bien sûr ouvrir la fenêtre si la personne hésite et que la voie est vraiment libre (ce serait bête que quelqu’un déboule sur une double file). Klaxonner, n’est pas davantage efficace que les gestes, car le déficient visuel ne saura pas comment l’interpréter, s’il y a un danger. C’est à l’oreille que nous savons si nous pouvons y aller, à défaut de feux tricolores. Avec Yuka, j’ai 99% des automobilistes qui s’arrêtent (certains même quand je n’ai pas l’intention de traverser). Le chien attire souvent la sympathie. J’ai fait une expérience assez curieuse quand j’ai dû être opérée de l’épaule droite. Yuka a eu 10 jours de vacances dans sa famille de parrainage, et j’ai de nouveau été dans l’obligation d’utiliser blanchette que j’ai en plus dû manier de la main gauche. J’ai pu faire l’amère expérience que plus handicapée que d’habitude, le bras droit en écharpe, la canne blanche à gauche, les automobilistes ne me respectaient pas le moins du monde. C'est dire ce qui peut se passer pour les personnes les plus vulnérables, je pense plus aux personnes âgées !

J’ai davantage parlé, jusqu’ici, de situations où des non handicapés prennent des initiatives, bonnes ou mauvaises, pour nous aider et des situations où nous sommes amenés à décliner la proposition d’aide. 

Dans d’autres cas, à l’inverse nous pouvons être amenés à demander activement de l’aide, ou si nous n’avons pas besoin d'aide directe, nous pouvons au moins avoir besoin d’un geste et de compréhension. 


La plupart du temps, cela se passe bien mais parfois je me prends une fin de non recevoir. Pire mon interlocuteur se croit obligé de me dire ce que je dois faire sans avoir la moindre idée de la nature de ma difficulté.


Ex. : je voudrais traverser et demande le lampada à Yuka. 


Sous l’œil de Pascal Aeby (à droite), Yoda montre à Rania où se trouve le boîtier sonore et tactile qu’elle doit actionner. Image: PHILIPPE MAEDER Lire l'article en entier : cliquer ICI

15 mai 2018

Présentation à la Haute école de travail social ▪ HES-SO Genève. Deuxième partie

Les points qui me paraissent saillants dans les deux vidéos que j'ai mises dans la fin de la première partie sont les suivants : 

1) – la manie de penser à la place de la personne handicapée .


2) – Je n’ai pas mis d’extrait mais j’aurais pu, – je l’ai personnellement moins vécu que mes amis aveugles –, ce sont les situation où l’on s’adresse à la personne accompagnante comme si nous avions tous laissé notre cerveau dans la table de nuit. Pendant que j’y suis, il y a aussi une manie que semble avoir épousé certains qui travaillent avec des personnes handicapées – j’ai connu un chauffeur pour transport accompagné qui m’a fait le coup – de s’adresser à nous à la troisième personne et d’utiliser le «on». Le souci c’est que c’était quelqu’un de gentil. J’ai donc réfréné mon envie de me servir de ma canne blanche façon Tortue Ninja (on devrait faire des cours martiaux canne-blanche). J'aurais bien répondu à un de ses  «on va bien ?» avec un truc du genre : «oui, j’ai fait popo ce matin !» pour 


3) – Il y a ceux qui, sans nous aborder, se posent des questions à notre propos et en font profiter tout le  monde dans les environs. Certains perdent de belles occasions de se taire... Telle la femme qui, au restaurant dans le complexe d'Ovronnaz les bains, a réussi à dire à son mari «elle ne prend quand même pas son chien dans la piscine ?». Je me serais bien vu lui dire «Mais bien sûr que si Madame, mon chien est tout désinfecté, il passe ses quatre pattounes dans le pédiluve, et ça se justifie, j'en ai besoin pour trouver les buses pour me masser dans l'eau !». J'imagine déjà la scène... Merci à l'amie qui a fait ce traitement d'image ;-)


 Description : Une photo provenant du site de la station thermale d'Ovronnaz avec les deux bassins extérieurs. Une photo de Yuka et moi qui nageons dans le lac a été transférée dans le bassin du premier plan. J'ai une main posée sur son le dos de Yuka qui est orientée vers les buses et, dans une bulle écrit en blanc sur fond noir, je dis «Yuka, vai busa !». Yuka, va vers les buses !  


Présentation à la Haute école de travail social ▪ HES-SO Genève. Première partie

Aujourd'hui, Yuka et moi nous étions invitées dans une école pour que je puisse y témoigner sur le sujet du handicap. 

Comme ma prise de parole était prévue pour 60 minutes environ, mon article comportera plusieurs parties. 

Bonjour à tous, 

merci de m’accueillir dans votre cours : «Handicap : Questions sociales et réponses socio-politiques».

Dans ma présentation, je vais vous parler de mon handicap et comment ce dernier influence mon quotidien. Les obstacles que je rencontre, ce qui facilite ou au contraire complique mon quotidien. Comment j’essaie de contourner ces obstacles pour avoir la meilleure qualité de vie possible. 

Brièvement je me prénomme Dionysia, j’ai 53 ans, et suivi un double cursus en psychologie et dans le domaine des médecines naturelles.

Ma formation de base va sans doute inspirer ma façon de m’adresser à vous, car je souhaite que mon témoignage soit le plus didactique possible. Ce que j’aimerais avant tout, c’est vous inviter à réfléchir sur vos premières réactions lorsque vous rencontrerez une nouvelle personne handicapée  dans le cadre de votre travail pour les aborder avec le moins de préjugés possible (nous en avons bien évidemment tous). 


Je me doute que vous avez déjà abordé les définitions du handicap, aussi j’espère que vous me pardonnerez ce petit rappel théorique, puisque je suis là avant tout pour vous apporter un témoignage. Vous découvrirez plus tard mes raisons de procéder ainsi.


Un chapeau, avec des gants pour symboliser la main dans le chapeau, avec de l'argot à l'intérieur, une canne blanche de détection pliée, et en arrière plan un clavier de malvoyant. 

05 mai 2018

Quand l'ignorance crasse mêlée à l'incitation aux moqueries (à la haine) se propage sur les réseaux sociaux

Chers lecteurs,

Parfois, pousser des gueulantes, ça soulage... 

Voici ce qui se partage, hélas assez rapidement, sur une page supposée humoristique de Facebook. Comme à l'accoutumée, voici une photo description de la capture écran que j'ai faite de ce poste.

Il s'agit de la photo d'un homme assis dans un bus, tenant sa canne blanche longue de détection et se servant d'un smartphone. L'auteur, qui ne s'embarrasse pas de précaution pour préserver l'identité de l'homme qu'il a pris de face, croit nécessaire d'y ajouter une légende où il nous démontre toute l'étendue des limitations de son esprit – je recopie tel quel – : «Y a un truc qui cloche, qui a vu et compri ? 😂 FAITE DEFILER.. Il y a plus de 3000 likes et tout autant de partages. Cela a été publié sur «Humour du net» le 30 avril 2018.

08 avril 2018

La famille de parrainage et la détentrice de Beauty

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Je suis toute émoustillée, il y a un reportage dans ma fac ! Même que j'ai reconnu la voix de Christian Baroni lorsque mamTalaria a regardé l'émission. 

Beauty est née la même année que neveu Balou, qui est chien-guide depuis peu. 

Bon visionnage ! 

Encore merci aux familles de parrainage !





Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

30 mars 2018

Trois ans 🥰

Ma Yukalinette d'amour,

Trois ans aujourd'hui que tu es arrivée «au bout du lac», comme le dirait ta marraine. 

Trois ans, c'est plus de la moitié de ta vie ! 1096 jours pour apprendre à te connaître par cœur, petite labrad'orette que je chéris. 


Dans le train, Yuka, portant sa chabraque, est appuyée, pattes avant, sur les genoux de David

24 mars 2018

Câline, jeune labrador bientôt en poste auprès d'un enfant autiste

NB cet article se trouve également dans mon noveau blog : S'il te plaît, dessine-moi un chien d'accompagnement pour autiste

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

En ouvrant son blog, mon humaine vous avait raconté qu'elle n'était pas seulement déficiente visuelle, mais qu'elle a en plus, tapie tout au fond d'elle, une deuxième particularité, invisible pour les non connaisseurs : un syndrome d'Asperger.1 Tout ça pour vous dire que je ne me contente pas d'être sa ferrai noire à la truffe supersonique qui la guide par monts et par vaux : j'ai une mission secrète bien plus subtile : je suis une autodidacte de l'accompagnement d'une aspie2 ! Je suis multitask, moi, foi de Yuka !

Toutes les deux, nous sommes inséparables. Fusionnelles dirait David. Ma joie est contagieuse,  ma seule présence fait des merveilles sur elle. Les gens que nous croisent m'admirent, et mamTalaria adore expliquer le travail que je fais avec elle aux gens curieux qui posent des questions sur les chiens-guides. Autant, comme tout aspie qui se respecte, elle n'est pas très à l'aise avec le smalltalkparce qu'elle ne sait pas toujours comment nourrir naturellement ce genre de conversation, autant elle adore échanger sur un sujet qui la passionne avec des interlocuteurs intéressés. Aussi, je vous laisse imaginer que dès qu'il s'agit de parler de moi, personne n'arrive à l'arrêter ! Et que je lui ai changé la vie, et que je suis la meilleure, et que je suis celle qui court le plus vite au parca, et que j'apprends plus vite que mon ombre, et blablabli et blablabla... Les DV disent souvent que nous, leur chien-guide, permettons de briser la glace car la canne blanche intimide. Pour ma Talaria, c'est peut-être un peu plus fort, ça facilite grandement ses contacts sociaux ! 

Peu après que je suis arrivée chez mamTalaria,  l'une de ses amies lui a dit que son fils – un ado aspie –, lui avait demandé si l'école de Yuka ne formait pas aussi des chiens pour les autistes. Talaria a été très touchée de cette question. Elle aurait tellement aimé que son amie puisse répondre oui à son fils !

Mon humaine avait lu, dans le magazine de mon école, le portrait du premier ado qui a reçu un chien-guide à 14 ans (cliquer) et combien ça lui a permis de s'ouvrir, de se faire de amis. Elle s'est mise à repenser à son adolescence épouvantable et s'imaginer avec un ange à pattes qui l'accompagne partout à l'école puis au gymnase. Son intégration sociale aurait sans aucun doute été nettement meilleure !

Pour beaucoup d'autistes – et plus peut-être ceux sexe féminin – les animaux sont un intérêt spécifique4: c'est le cas de beaucoup de mes amies. Pour nous, la communication avec les animaux est simplifiée : les animaux n'utilisent pas les sous-entendus, ils ne jugent pas, bref c'est le bonheur de communiquer avec un animal. 

Former des chiens d'accompagnement pour ado et adulte autiste est déjà dans les mœurs aux States et au Québec, mais il y a rien de tel en Suisse. 

L'été passé, elle a contacté la section «chien d'accompagnement pour enfants autistes» de l'école de chien-guide d'Allschwil pour savoir s'ils seraient susceptibles d'en remettre un à un ado ou un adulte. Il était convenu qu'elle irait les voir et leur parler de son expérience d'adulte autiste. Puis le temps passé, voilà qu'une de ses amies orthophoniste lui a demandé si elle pouvait transmettre ses coordonnées à une ancienne patiente, devenue adulte, qui vient d'être diagnostiquée autiste et qui rêve de recevoir un chien qui puisse l'accompagner partout. MamTalaria a repris contact avec Allschwil (cliquer) pour savoir si elle pouvait venir avec la jeune femme en question. Célia Schwank, qui parle le français, lui a envoyé un gentil mail lui disant que justement le samedi 3 mars, elle serait à l'école lors des portes ouvertes. Elle lui proposait de venir. 


C'est ainsi que MamTalaria, Loha, David et moi sommes allés à Allschwil. C'est de notre visite dont il va s'agir ici. 

Célia Schwank et Talaria de part et d'autre d'une statue de labrador noir équipé d'un harnais spécifique pour l'accompagnement d'enfants autistes. Il porte les couleurs de l'autisme, le bleu. À coté de lui, une statue d'enfant qui porte une sangle autour de la taille, sangle qui le relie au harnais du chien. La laisse tenue normalement par le père ou la mère de l'enfant, repose à côté du chien.  

La visite a commencé par le visionnage d'un film où on présente la destinée différente de 4 frères, des labradors retrievers noirs comme moi, qui sont nés dans l'école. Chacun des 4 frérots a un tempérament différent et une destinée différente. Celui qui est capable de pendre des initiatives est devenu chien-guide comme moi, puisque c'est justement ce que l'on nous demande : savoir improviser si un obstacle soudain se dresse sur un trajet. Un des frères est devenu chien d'assistance pour une personne en chaise roulante. Un est devenue chien à but social, il va, avec son détenteur, visiter des homes pour personnes âgées, des enfants handicapés, etc. Et le dernier frère, le plus calme, le moins exigeant, est devenu chien d'accompagnement pour enfant autiste. Autant nous, les chiens-guides, devons précéder notre maître qui nous suit, autant le chien d'un enfant autiste doit être calme, posé et attendre les ordres. 

Photo des 4 chiens en question qui fixent l'objectif (on leur montre des croquetta ? Humour yukalinesque 😋). Chacun a sa tenue de travail, dont les couleurs sont bleu, jaune et blanc. Celui de gauche est assis avec son harnais de chien-guide. Couché à coté, le frère à but social porte un bandana triangulaire. Celui qui va accompagner un enfant autiste a le harnais-chabraque dont je décrirais plus loin le fonctionnement. Finalement, le chien d'assistance pour personne avec handicap moteur est assis comme son frère guide avec sa chabraque. Pour vous rendre sur leur site, c'est ici.
Puis Célia les a emmené visiter un peu l'école pendant que je piquais un roupillon au secrétariat, dans un posto confortable (un panier) dans lequel Talaria a mis mon posto mobile. Il fallait éviter que je dérange les copains étudiants. 

Les 3 humains ont vu une mère avec 6 chiots de 6 semaines. Ma Talaria crevait d'envie d'un porter un mais ils étaient tout fatigués, ils dormaient, elle n'a pas voulu les déranger.

Ensuite un groupe de copains est arrivé, ils s'amusaient ensemble et Célia a pris Câline qui est en fin de formation. Bientôt, elle accompagnera de tout son amour un enfant autiste. Mon humaine dit qu'elle me ressemble : une labrador noire, petit gabarit,  comme moi. 

Collage de deux photos : Célia enfile le harnais/chabraque à Câline. Sur fond bleu foncé, il y a le logo : trois pièces de puzzle montées ensemble (c'est typique pour représenter l'autisme) celles des extrémités sont grises, celle du centre est bleue, contient une empreinte de chien blanche (voir le logo agrandi au-dessous). Il y a de chaque côté une poche avec fermeture éclaire pour mettre un petit jouet de l'enfant, comme une roue. C'est écrit : «Autismus Begleithund in Ausbildung (chien d'accompagnement pour autisme en formation).

Célia a enfilé le harnais et dès que cela a été fait, Câline s'est mise en mode travail. Elle restait imperturbable et attendait les ordres. 

Dans la statue, j'ai dit que l'enfant porte une sangle autour de la taille qui est relié au harnais-chabraque de son chien (un harnais souple, qui passe entre les pattes avant, fait le tour de l'abdomen du chien sur lequel il y a une chabraque que j'ai décrite). L'enfant peut tenir une poignée, avec une sorte de mousse. Mon collègue d'accompagnement ne bouge pas aussi longtemps que le parent de l'enfant, qui tient la laisse, ne lui donne pas d'ordre. C'est à l'adulte que mes potes obéissent. Ils sont comme les garde du corps de l'enfant autiste qu'ils accompagnent. Ils n'avancent que lorsque l'adulte dit «vai», comme pour nous. En effet, l'italien simplifié est la langue utilisée dans toute la Suisse, elle l'a été pour la première fois en 1972, par le créateur de l'école d'Allschwil qui a été la première école de chien-guide en Suisse. 

À quoi sert ce dispositif ? 

Imaginez des parents qui se déplacent avec un enfant qui n'a aucune notion du danger, qui veut courir, et qui veut sans cesse lâcher la main du parent qui est avec lui. Toute l'énergie du parent est centrée sur les ordres qu'il doit donner de manière répétitive à l'enfant de rester là, de donner la main, etc. Avec son chien, l'entant pourrait vouloir filer sur la route, mais il n'y arrivera pas, il restera fixé par la sangle à son ange à 4 pattes qui restera tranquille et continuera de cheminer, tenu en laisse par l'adulte. (À la différence du chien-guide qui a appris se déplacer à la gauche de son maître, le chien d'accompagnement apprend être tenu alternativement à gauche et à droite de l'adulte.  L'important dans ce cas de figure, est de permettre à l'enfant de ne jamais être du côté de la route, pour sa sécurité). 

L'attention de l'adulte sera centrée sur des aspects positifs de la tâche en cours (la promenade, prendre le bus, aller dans un magasin, etc.) et du coup, l'enfant n'entendra pas constamment les mêmes consignes. Cela épargne bien du stress, de la tension au profit de communication détendue où chacun peut profiter du temps présent. L'enfant a un contact sécurisant, un allié bienveillant, qui l'accepte comme il est, ne le juge jamais. Cela lui offre une ouverture au monde. 

J'ai été incroyablement touchée par la douceur de Câline qui mérite bien son nom. Sa façon de regarder Céline, d'attendre ses ordres, de vouloir lui faire plaisir. Les familles qui peuvent compter sur la présence d'un collègue pour accompagner leur enfant autiste ont une chance incroyable ! 

Cette formation est toute récente, elle n'a débuté qu'en 2012 sous l'égide de Peter Kaufmann (cliquer). Mais elle est victime de son succès : 30 familles attendent un chien et ils ne sont que 3 formateurs, qui ont tous deux chiens en même temps. La formation dure 6 mois. 

Mon humaine tient à remercier chaleureusement  Célia pour son accueil. Les humains que j'ai accompagnés ont eu énormément de plaisir ! 



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NB : en fait, si c'est le diagnostic que j'ai reçu en 2014, ce terme est aujourd'hui obsolète. Il a disparu de la nomenclature médicale au profit de son terme générique : un TSA = un Trouble du Spectre de l'Autisme).
2NB : c'est le surnom que les autistes de type Asperger utilisent pour parler d'eux-mêmes. 
3le fait de parler de tout et n'importe quoi pour établir un contact, par exemple «il faut beau aujourd'hui», etc. 
4Pour une définition de l'IS, je vous renvoie sur l'article d'une amie aspie : cliquer ici

Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣