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29 mars 2022

Rocky, le jeune «Vertrauenshund» (= chien de confiance) en poste auprès d'une femme autiste

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Aujourd'hui, le 29 mars 2022, est un grand jour pour mon humaine. Celui où elle va vous révéler un scoop du Tonnerre de Zeus. 

De plus, ce jour représente une date anniversaire pas banale : il y a de cela 7 ans, elle vivait sa dernière journée de Béotienne : elle ne savait pas ce qu'elle ratait en n'ayant pas, au pied de son lit, un posto sur lequel un magnifique labrad'or visite régulièrement les bras de Morphée. Je veux bien entendu parler de moi, sa Yukalinette d'amour. C'était son dernier jour, et sa dernière nuit sans chien ! Mais comment a-t-elle pu vivre sans chien ? 

Elle vous avait déjà expliqué dans ce blog que pour elle, je ne suis pas seulement le chien-guide qui sécurise ses pas en raison de sa déficience visuelle mais aussi l'ange à 4 pattes qui lui donne un sentiment de sécurité encore jamais éprouvé lorsqu'elle s'aventure hors de ses pénates. Je l'aide également à gérer son TSA (Trouble du Spectre de l'Autisme). «Si seulement mon TSA avait été diagnostiqué dans l'enfance ! Comme j'aurais aimé avoir qu'un chien d'assistance se tienne partout à mes côtés lorsque j'étais à l'école secondaire (le collège pour nos amis français) et au gymnase (le lycée pour nos voisins) ! Évidemment, ce prodige n'avait aucune chance de se produire puisque le TSA sans déficience intellectuelle (DI) était quasiment inconnu lorsqu'elle était ado et le monde ignorait encore combien nous les chiens sommes des héros. 

Mais maintenant que c'est un fait connu, si je devais réaliser un seul beau projet, ce serait de créer une école qui éduque des chiens pour adultes (mais aussi adolescents) autistes. Et de plaider la cause des autistes détenteurs de chiens d'assistance qui vivent en Suisse pour qu'ils puissent bénéficier des mêmes droits et prérogatives que nous, les personnes déficientes visuelles, avons pour nos chiens-guides. Je  parle aussi bien du droit d'accès de leur chien d'assistance que des prestations versées par l'AI pour les frais d'entretien (surtout pour les frais vétérinaires). C'est une question d'équité...  ».

En 2018, j'avais rédigé l'article suivant : Câline, jeune labrador bientôt en poste auprès d'un enfant autiste (cliquer) et je relatais la visite de mon humaine – et de mon humain : depuis le temps je me suis aussi attachée à David – avec une jeune femme autiste, de l'école de chiens-guides d'Allschwil qui forme des chiens d'assistance pour enfants autistes. Elle faisait le vœu qu'un jour, une école voie la nécessité de former des chiens d'accompagnement pour adultes autistes. Elle avait même essayé de convaincre Célia Schwank de faire un test avec une adulte autiste ! 

Et bien vous savez quoi ? Son vœu a été exaucé et... justement par Célia ! Elle ne sait ni pourquoi ni comment, mais Célia, qui a travaillé à Allschwil de 2013 à 2020, a été engagée dans une autre école de chiens-guides, la VBM Verein für Blindenhunde und Mobilitätshilfen (= Association pour chiens-guides et aide à la mobilité) à Liestal, Bâle-Campagne où elle est directrice de projet dans un nouveau département qui éduque des «Vertrauenshunde» (= chiens de confiance : c'est beau, non, comme nom ?) pour adultes autistes ! Elle n'est pas belle, la vie ?

Joëlle Lynn avec un sac à dos bleu clair et Rocky, labrador chocolat équipé de son beau harnais bleu foncé de chien de confiance sont de profil sur un pont qu'ils longent. Nous pouvons apercevoir, en arrière-plan,  une balustrade et derrière elle, une rivière. Rocky est en premier plan, il remue manifestement la queue qu'il porte haute et regarde en direction de son humaine.