Je voudrais aussi vous entretenir d’une photo qui a été mise en ligne le 30 avril sur une page Facebook qui se voudrait humoristique «Humour du net» (NB j'avais déjà rédigé un article à ce propos, je raccourcis les explications que j'ai données aux étudiants).
Tout le monde n’a pas étudié les pathologies visuelles, certes, mais avant de faire passer quelqu’un pour un simulateur, il devrait pouvoir y avoir moyen de se renseigner, non ? Si c’est fait poliment «pardon monsieur, je suis surpris de vous voir lire sur votre smartphone alors que vous avez une canne blanche»… je pense que cet homme lui aurait volontiers expliqué que selon le type de déficience visuelle, si cette dernière touche la vision périphérique, il est possible de lire mais pas du tout de se déplacer en toute sécurité (je crois que vous allez pouvoir en faire l’expérience par vous-même d’ici peu).
Dès qu’une déficience visuelle est suffisamment sévère pour rendre les déplacements dangereux, la personne a besoin d’une canne blanche longue dite de détection. Ceux qui voient un peu mieux et peuvent encore se déplacer mais pour qui il est nécessaire de rendre les automobilistes attentifs à leur déficience visuelle, il y a des cannes blanches plus courtes, des cannes dites de signalement. Elle permettant également de vérifier une hauteur de trottoir par exemple. Tenue de biais devant la personne, elles permettent également de se protéger des obstacles frontaux. Je vous rends attentif en passant qu’en Suisse, si un déficient visuel indique son intention de traverser en brandissant sa canne blanche, – canne de signalement comprise –, l’automobiliste a l’obligation de s’arrêter et ceci même en dehors des passages piétons. Nous avons toujours la priorité. Inutile donc de remonter les bretelles des DV qui traversent hors passages pour piétons, ceux qui n'ont pas de chien-guide peuvent avoir du mal à les localiser. Merci de vous arrêter, sans piler sur les freins bien sûr au risque de causer une collision en chaîne, mais pensez-y ! Et surtout, faites le pour pour les personnes âgées, souvent c’est elles qui se font ignorer !
Bien évidemment, nous faire signe n’est pas très productif, je sais que c’est naturel mais peu efficace. Donc après l’avoir fait, si tel est le cas, attendez tranquillement que le déficient visuel comprenne qu’il peut passer. Vous pouvez bien sûr ouvrir la fenêtre si la personne hésite et que la voie est vraiment libre (ce serait bête que quelqu’un déboule sur une double file). Klaxonner, n’est pas davantage efficace que les gestes, car le déficient visuel ne saura pas comment l’interpréter, s’il y a un danger. C’est à l’oreille que nous savons si nous pouvons y aller, à défaut de feux tricolores. Avec Yuka, j’ai 99% des automobilistes qui s’arrêtent (certains même quand je n’ai pas l’intention de traverser). Le chien attire souvent la sympathie. J’ai fait une expérience assez curieuse quand j’ai dû être opérée de l’épaule droite. Yuka a eu 10 jours de vacances dans sa famille de parrainage, et j’ai de nouveau été dans l’obligation d’utiliser blanchette que j’ai en plus dû manier de la main gauche. J’ai pu faire l’amère expérience que plus handicapée que d’habitude, le bras droit en écharpe, la canne blanche à gauche, les automobilistes ne me respectaient pas le moins du monde. C'est dire ce qui peut se passer pour les personnes les plus vulnérables, je pense plus aux personnes âgées !
J’ai davantage parlé, jusqu’ici, de situations où des non handicapés prennent des initiatives, bonnes ou mauvaises, pour nous aider et des situations où nous sommes amenés à décliner la proposition d’aide.
Dans d’autres cas, à l’inverse nous pouvons être amenés à demander activement de l’aide, ou si nous n’avons pas besoin d'aide directe, nous pouvons au moins avoir besoin d’un geste et de compréhension.
La plupart du temps, cela se passe bien mais parfois je me prends une fin de non recevoir. Pire mon interlocuteur se croit obligé de me dire ce que je dois faire sans avoir la moindre idée de la nature de ma difficulté.
Ex. : je voudrais traverser et demande le lampada à Yuka.
Tout le monde n’a pas étudié les pathologies visuelles, certes, mais avant de faire passer quelqu’un pour un simulateur, il devrait pouvoir y avoir moyen de se renseigner, non ? Si c’est fait poliment «pardon monsieur, je suis surpris de vous voir lire sur votre smartphone alors que vous avez une canne blanche»… je pense que cet homme lui aurait volontiers expliqué que selon le type de déficience visuelle, si cette dernière touche la vision périphérique, il est possible de lire mais pas du tout de se déplacer en toute sécurité (je crois que vous allez pouvoir en faire l’expérience par vous-même d’ici peu).
Dès qu’une déficience visuelle est suffisamment sévère pour rendre les déplacements dangereux, la personne a besoin d’une canne blanche longue dite de détection. Ceux qui voient un peu mieux et peuvent encore se déplacer mais pour qui il est nécessaire de rendre les automobilistes attentifs à leur déficience visuelle, il y a des cannes blanches plus courtes, des cannes dites de signalement. Elle permettant également de vérifier une hauteur de trottoir par exemple. Tenue de biais devant la personne, elles permettent également de se protéger des obstacles frontaux. Je vous rends attentif en passant qu’en Suisse, si un déficient visuel indique son intention de traverser en brandissant sa canne blanche, – canne de signalement comprise –, l’automobiliste a l’obligation de s’arrêter et ceci même en dehors des passages piétons. Nous avons toujours la priorité. Inutile donc de remonter les bretelles des DV qui traversent hors passages pour piétons, ceux qui n'ont pas de chien-guide peuvent avoir du mal à les localiser. Merci de vous arrêter, sans piler sur les freins bien sûr au risque de causer une collision en chaîne, mais pensez-y ! Et surtout, faites le pour pour les personnes âgées, souvent c’est elles qui se font ignorer !
Bien évidemment, nous faire signe n’est pas très productif, je sais que c’est naturel mais peu efficace. Donc après l’avoir fait, si tel est le cas, attendez tranquillement que le déficient visuel comprenne qu’il peut passer. Vous pouvez bien sûr ouvrir la fenêtre si la personne hésite et que la voie est vraiment libre (ce serait bête que quelqu’un déboule sur une double file). Klaxonner, n’est pas davantage efficace que les gestes, car le déficient visuel ne saura pas comment l’interpréter, s’il y a un danger. C’est à l’oreille que nous savons si nous pouvons y aller, à défaut de feux tricolores. Avec Yuka, j’ai 99% des automobilistes qui s’arrêtent (certains même quand je n’ai pas l’intention de traverser). Le chien attire souvent la sympathie. J’ai fait une expérience assez curieuse quand j’ai dû être opérée de l’épaule droite. Yuka a eu 10 jours de vacances dans sa famille de parrainage, et j’ai de nouveau été dans l’obligation d’utiliser blanchette que j’ai en plus dû manier de la main gauche. J’ai pu faire l’amère expérience que plus handicapée que d’habitude, le bras droit en écharpe, la canne blanche à gauche, les automobilistes ne me respectaient pas le moins du monde. C'est dire ce qui peut se passer pour les personnes les plus vulnérables, je pense plus aux personnes âgées !
J’ai davantage parlé, jusqu’ici, de situations où des non handicapés prennent des initiatives, bonnes ou mauvaises, pour nous aider et des situations où nous sommes amenés à décliner la proposition d’aide.
Dans d’autres cas, à l’inverse nous pouvons être amenés à demander activement de l’aide, ou si nous n’avons pas besoin d'aide directe, nous pouvons au moins avoir besoin d’un geste et de compréhension.
La plupart du temps, cela se passe bien mais parfois je me prends une fin de non recevoir. Pire mon interlocuteur se croit obligé de me dire ce que je dois faire sans avoir la moindre idée de la nature de ma difficulté.
Ex. : je voudrais traverser et demande le lampada à Yuka.
|