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02 mars 2015

Celle qui guidera mes pas s’appelle Yuka

C’est le lundi 2 mars 2015, à 13h, que j’ai fait connaissance avec mon chien-guide. C’est une femelle labrador retriever noire.

Quelle émotion !
Photo de Yuka couchée de côté, portant sa chabraque (ou gilet) de l'école. Il est bleu et en blanc apparaissent : un pictogramme de chien-guide avec une canne-blanche et son chien ainsi que le logo de l'école.


Il faut dire qu’au premier abord, dans l’appartement, je n’ai pas pu me rendre compte d’amblée que Yuka était plus calme qu'Ynca sa demi-sœur qui était venue en visite le 6 janvier avec la directrice de l'école... À peine mon ami et moi avions-nous ouvert la porte pour que les chats puissent rentrer que Yuka a décidé de se charger de se présenter en personne. Ce fut... assez moyennement apprécié par la gente féline.

C’est allé très vite, je n’ai pas eu le temps de dire ouf que j’entendais des soufflements d’Euterpe, coincée dans la salle de bain, qui lui tint à peu près ce discours : «Veuillez garder vos distances jeune demoiselle, nous n’avons pas encore été présentées. Pour vous, le vouvoiement sera de rigueur» Traduction : elle s'est pris un coup de griffe sur me museau. Quant à ma pauvre Uranie, elle s’est planquée bien vite sous le lit.

Lors de la première visite, Ynca avait été tenue attachée. Du coup, c’est Euterpe qui était venu voir l’invitée mystérieuse au salon... Il était difficile de me déterminer pour savoir qui, des deux labradors femelles, était la plus calme. Même si après ce moment un peu agité, et plein de gros câlins où elle a tenté de venir sur mes genoux, Yuka s’est couchée parterre.

Ce qui est certain c’est que pour les débuts, la barrière de sécurité jeune enfant que va me prêter une maman va se révéler utile pour séparer l’appartement en deux..

Avant la visite de Yuka, comme j’ai reçu une lettre d’information sur ce qu’il convient de savoir pour vivre en bonne intelligence avec son chien-guide, ainsi que la  liste, comprenant une trentaine de signaux verbaux que comprend le chien, liste que j’avais déjà entrepris de les apprendre (En Suisse, nous utilisons un italien simplifié), à ma grande satisfaction, Yuka y a parfaitement répondu. À peine avais-je prononcé «sed !» qu’elle s’était assise à ma gauche ! Wow !

Mais c'est lors de la promenade au harnais que j’ai pu mesurer la différence avec Ynca. Yuka marchait bien lentement, en étant concentrée. Peut-être même un peu trop lentement. Mais pour un début, je préfère cela que l’inverse, surtout lorsque je m’entraînerai dans les endroits où j’ai plus de difficulté. J’ai vivement apprécié de ne pas avoir à prononcer de vains «piano, piano !» comme ce fut le cas avec Ynca par ailleurs tout à fait adorable et qui m'avait aussi beaucoup touchée !

J'avais eu un serrement au cœur d'apprendre qu'Ynca avait été considérée comme une chienne qui aurait pu me convenir. Mème si les arguments de la directrice de l'école étaient tout à fait valables : un chien moins exubérant pouvait m'apporter un plus. L'attente (très raisonnable dans mon cas) a payé. C’est bien agréable de pouvoir faire confiance dans l’expérience d'une pro qui sache attribuer le chien qui nous corresponde le mieux pour que le duo fonctionne ! J’avais tant envie de dire que ça irait très bien avec Ynca (et je sais que cela aurait pu fonctionner mais j'aurais plus dû faire preuve de plus  d'autorité ce qui aurait été anti-naturel. Aussi, j'ai savouré de pouvoir rester totalement naturelle et que Yuka fasse ce que je lui demande ! Enfin, lorsqu'elle était au harnais, je vous rassure ! À la laisse, elle se transforme, et c'est tant mieux, en chien de compagnie.

Car j'ai aussi eu l'occasion de la promener en laisse. Mon instructrice m’a expliqué que c'était important afin que Yuka n’assimile pas sa venue chez moi à un : «avec ce bipède, je vais passer mon temps à travailler !». La promenade est aussi une activité à laquelle elle va pouvoir s’adonner avec moi. Que dire de la promenade ? Si j’ai une certitude, c’est bien que Yuka sait faire la différence entre premenade et guidage au harnais. Elle a même réussi à me mettre sur les rotules la coquine ! Têtue et sensible me disait sa formatrice. «Tiens, ça me rappelle quelqu’un me disait ma sœur au téléphone !». Ah bon ? Qui ça 😂 ?

Cette rencontre, bien trop courte, s’est terminée.

Rendez-vous est pris pour le 30 mars, à 9h. Yuka, accompagnée de sa formatrice, qui sera mon instructrice, débarquera avec son baluchon. Ce sera le début de 3 semaines de 4 jours de formation intensive. J’apprendrai en premier lieu à m’occuper de Yuka et à répondre à ses besoins, comme le ferait n’importe quel propriétaire d’un chien. Nous prendrons rendez-vous avec un vétérinaire, annoncerons Yuka à la commune. Puis peu à peu, nous préparerons des trajets avec le harnais.

Au début, Yuka sera forcément en stress, dû au changement d’environnement. Elle devra aussi se séparer progressivement de sa formatrice. Nous apprendrons à nous connaître. Je devrai l’apprivoiser, comme le renard apprivoise le Petit Prince :

«Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde».


Le Petit Prince, Antoine de Saint-Éxupéry

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